La filière Spiritueux dans le monde et en France
L’histoire de la filière spiritueux
Une boisson spiritueuse est une boisson alcoolisée de titre alcoométrique volumique (TAV) minimum de 15°. Contrairement au vin, à la bière et au cidre obtenus par fermentation, les spiritueux sont obtenus par distillation, macération ou infusion de matières premières agricoles (fruits, fleurs, herbes, plantes, céréales…). On peut citer parmi les plus connues et consommées : le whisky, le Cognac, l’Armagnac, la Vodka, l’Armagnac, le Gin, le Rhum, …
L’origine des boissons spiritueuses est aussi ancienne que celle des vins ; on retrouve des traces de boissons alcoolisées durant la préhistoire. Le monde antique consomme cette boisson dont le nom tiré du latin « spiritus » a la réputation de transcender la nature humaine et de rentrer en communication avec le monde divin, souvent au cours de grandes fêtes orgiaques. Les gaulois fortement romanisés font une grande consommation d’hydromel.
Au Moyen Age, sous l’impulsion de l’Eglise qui souhaite limiter les rites païens et grâce à la mise au point de l’alambic par les arabes, les premières eaux de vie issues de la distillation du vin apparaissent et sont utilisées à des fins médicinales. Bien qu’ayant perdu leur caractère mystique, les spiritueux ont la réputation de soigner l’âme et le corps. En France, l’Armagnac est largement répandu pour ses vertus thérapeutiques et souvent cités dans les écrits dès le XIIIème siècle. Jusqu’au XVème siècle, les alcools distillés sont vendus par les apothicaires. Le cognac introduit par les hollandais dès le XVIème siècle va devenir au fil des siècles une des boissons les plus appréciées dans le monde, présent aujourd’hui dans 150 pays.
Le 17ème siècle découvre de nouvelles boissons : thé, café, cacao et surtout l’eau potable délaissant ainsi les alcools. Mais à partir du 18ème siècle sous la double impulsion de la mécanisation des techniques de distillation et les rythmes pénibles de l’industrialisation, la consommation d’alcools s’intensifie jusqu’à introduire un nouveau phénomène appelé par Magnus Huss, un médecin suédois, alcoolisme. De nos jours, même si les enjeux de société font encore débat, les consommateurs sont sensibilisés à la notion de modération.
Les différents produits et zones de production de la filière spiritueux
La fédération française des spiritueux distingue 15 catégories principales mais on peut considérer qu’il y a deux grandes familles :
- Les boissons spiritueuses « simples » dites eaux de vie (armagnac, cognac, schnaps, vodka, rhum, whisky, tequila…) dont le goût et l’aspect proviennent majoritairement de la distillation , avec possibilité de vieillissement en fût de chêne.
- Les boissons spiritueuses « composées » (gin, liqueurs, pastis, etc.) dont le goût et l’aspect proviennent surtout des ajouts d’arômes utilisés après la distillation.
Les zones de productions sont présentes dans le monde entier. Citons à titre d’exemples les principales et les produits « phare » :
- La vodka est la boisson alcoolisée la plus consommée au monde, essentiellement dans les pays d’Europe de l’Est ( Russie, Pologne, Ukraine..) où elle est majoritairement produite.
- Avec une production annuelle d’environ 1,5 milliards de bouteilles de Whisky et une centaine de distillerie en activité, l’Ecosse est le plus grand producteur de whisky au monde. Ce pays et l’Irlande souvent cité pour la grande qualité de ce breuvage consomment cet alcool depuis le XVIème siècle. Le whisky américain, appelé Bourbon, est issu d’au moins 51% de maïs est produit aux USA essentiellement dans le Kentucky.
- Originaire du Japon le Saké (ou alcool de riz) est produit dans près de 1500 brasseries mais depuis quelques années le japon s’illustre également dans la production de whisky.
- Le Rhum, troisième boisson alcoolisée la plus vendue au monde a besoin d’un climat tropical favorable à la culture de la canne à sucre dont il est issu . Caraïbes, pays d’ Amérique Centrale et du Sud mais aussi tous les départements français d’outre-mer ( Guadeloupe, Martinique, Guyane, Réunion ) sont les principales zones de production.
On peut également citer parmi les boissons fortement consommées la Tequila produite à partir de l’agave et surtout la bière qui fait partie des boissons alcoolisées du groupe 2 c’est-à-dire boissons fermentées non distillées dont la production est présente dans tous les pays du monde.
En bref, en 2020, la filière soutient 100 000 emplois directs et indirects et induit 2 millions de visiteurs par an dans le cadre du spiritourisme répartis dans les 51 indications géographiques recensées en France.
La dynamique export de la filière spiritueux
Malgré l’épisode Covid, les derniers chiffres données par FEVS concernant les exportations sont très encourageants.
Porté par la réouverture des CHR et des échanges mondiaux, le bilan de l’année 2021 est très positif :
Le volume échangé est quasi identique à celui de 2019 (54.5 millions de caisses de 12 bouteilles vendues soit une évolution de 12.4 % par rapport à 2020. Le cognac représente à lui seul 33.5 % des exportations ; la vodka, 20% et le Brandy 14%.
Le Chiffre d’affaires est en forte progression également et représente 4.9 milliards d’euros en 2021 ; en hausse de 1.1 milliard par rapport à l’année précédente. Cette forte hausse bénéficie surtout au cognac qui représente 73.7 % des valeurs des spiritueux. Les liqueurs et le rhum portés par l’attrait de la mixologie connaissent eux aussi une forte valorisation de leur prix.
Les Etats Unis et la Chine sont les premiers contributeurs aussi bien en volume qu’en valeur. Malgré le Brexit, le Royaume-Uni reste bien orienté sur l’achat de spiritueux et pour la première fois des pays africains font leur apparition dans la liste des importateurs.