Cette semaine, comme bien souvent, j’ai reçu un papa inquiet de la recherche de logement pour sa fille … et de la parité dans nos promotions. Le logement fut trouvé 1h plus tard à 10 mn de marche de l’ISV mais c’est un autre débat.
N’ayant toujours pas la mémoire des chiffres, je tente un scan mental de mes listes de classes et je peux rassurer notre papa fusionnel. Une majorité de jeunes filles dans cette classe de Bachelor 3ème année !
Repensant à cette scène, je me suis moi-même projetée sur les bancs de l’Université. Même pas le siècle dernier, Master Commerce international des Vins et une grande majorité de messieurs. Je ne peux que penser à une de nos camarades qui se maria entre la première et la deuxième année et qui s’est vu demander par un des nôtres si elle comptait arrêter ces études du fait de ses épousailles…
Les clichés ont la vie dure, et ce fut longtemps le cas. Mais je rassure les pères inquiets pour leur fille adorée, la filière se féminise et les jeunes femmes, comme les jeunes hommes d’ailleurs ne soyons pas sexiste à notre tour, ont une belle carrière à effectuer dans la profession.
Traditionnellement, les femmes ont toujours eu un rôle majeur dans les domaines. La vigne était un travail familial et elles avaient une place importante auprès de leurs époux. Historiquement, certaines ont dirigé de main de maître des maisons du fait de leur veuvage ; les célèbres veuves Clicquot et Pommery ne nous contrediraient pas.
Mais qu’en est-il de la réalité des chiffres aujourd’hui ?
- 50 à 60 % d’étudiantes en œnologie
- Un tiers des chefs d’exploitation sont des femmes.
- La sommellerie se féminise également. En 2018, Pascaline Lepeltier devient la première femme lauréate du titre de Meilleur Ouvrier de France en sommellerie.
De nombreuses associations de femme voient le jour dans la profession, les Vinifilles en Occitanie, association de femmes vigneronnes ou Women Do Wine, association internationale ayant pour but de regrouper et de faire parler des femmes du Vin. Un livre photo présentant les femmes de vin en Corbières va bientôt paraître.
La profession se féminise et c’est tant mieux, ce n’est pas dans une école de commerce spécialisée vin fondée par une femme que l’on ne se réjouira pas. Mais au-delà de cela, l’égalité se fait sur les compétences et non sur le genre. Alors messieurs rassurez-vous, nous vous formerons aussi bien que ces dames. Filles et garçons, la filière vin recrute, n’en doutez pas !
Emmanuelle Robert
Responsable pédagogique